Jésus et la fête de Rosh Hashana
En fait, Jésus a parlé avec l’esprit du Tanakh, de la Bible hébraïque. Pour approfondir la pensée de Jésus, il faut s’aider des Sages de la Mishna, dont il est contemporain.
La « drashah », commentaire de Jésus
Un bon exemple correspondant à la période des fêtes de Tishrei figure uniquement chez Matthieu. Je ne m’attarderai pas sur la signification et l’interprétation donnée par Jésus, mais seulement sur la composition de la « drashah« , du « shiour« , du « dvar Torah« , autrement dit de la harangue de Jésus. Ce discours figure au début du livre de Matthieu, sur la manière de faire l’aumône (Matthieu 6, 1-4), de prier (la prière du Notre Père y comprise, 6, 5-15 – la prière du Notre Père se trouve aussi dans Luc 11, 2-4) et de jeûner (6, 16-18): Or, ces trois piliers de l’aumône, de la prière et du jeûne font partie d’un ensemble figurant dans le livre de prières de Rosh Hashana, à propos de ce verset:
וְהָיְתָה זֹּאת לָכֶם לְחֻקַּת עוֹלָם לְכַפֵּר עַל בְּנֵי יִשְׂרָאֵל מִכָּל חַטֹּאתָם אַחַת בַּשָּׁנָה
‘Que cela soit pour vous une loi perpétuelle, afin de ‘recouvrer’ les enfants d’Israël pour tous leurs péchés, une fois l’an’ (Lévitique 16, 34)
« Jeûne, prière, aumône » liés entre eux pour la fête de Rosh Hashana
Il se trouve que chaque lettre hébreue a une valeur numérique. Sachant cela, la valeur numérique du mot ‘זֹּאת‘ (zot, ‘cela’) est de 408: 7+1+400. Or, la même valeur numérique se retrouve dans l’ensemble des mots צוֺם, קוֺל, מָמוֺן (‘Jeûne, voix [prière], argent [aumône]’). Chacun de ces mots en hébreu a une valeur numérique de 136 (צוֺם : 90+6+40; קוֺל: 100+6+30; מָמוֺן: 40+40+6+50). 136 x 3 = 408, comme ‘זֹּאת‘ (zot, ‘cela’) du verset de Lévitique. Ce compte de la valeur numérique de ces mots les lie entre eux. Effectivement, il faut ces trois concepts du jeûne, de la prière et de l’aumône pour parler de pardon des fautes commises envers l’Eternel et envers les hommes.
De fait, il semble que Jésus connaissait déjà ce décompte, lié au livre de prières de Rosh Hashana. C’est pourquoi il semble plausible de penser que Jésus a donné sa « drashah », son commentaire pendant la fête de Rosh Hashana.