Jésus et les « gens de peu de foi »

Qu’a dit Jésus à propos du manque de foi ?

Jésus critique surtout la paresse spirituelle qui fait que l’on s’en remet souvent à un guide spirituel qui quelquefois profite de cette paresse spirituelle pour dominer des esprits faibles.

Ce n’est pas ce que veut Jésus. En traitant ceux qui le suivent de « gens de peu de foi », il les morigène pour qu’ils aillent chercher et comprendre par eux-mêmes. La pratique elle-même doit mener à la recherche spirituelle.

D’après lui, en cherchant les choses spirituelles, le matériel suivra automatiquement.

Si le Seigneur revêt ainsi l’herbe qui est aujourd’hui dans les champs et qui demain sera jetée au four, à combien plus forte raison ne vous vêtira-t-il pas, gens de peu de foi זעוּרַי הַימָנוּתָא? (Matthieu 6, 30; Luc 12, 28)

Et c’est bien armé de cette recherche spirituelle intense qui animait Jésus qu’il peut apaiser les eaux de la mer:

Il leur dit: Pourquoi avez-vous peur, gens de peu de foi זעוּרַי הַימָנוּתָא? Alors il se leva, menaça les vents et la mer, et il y eut un grand calme. (Matthieu 8, 26)

Aussitôt Jésus étendit la main, le saisit, et lui dit: Homme de peu de foi זעוּר הַימָנוּתָא, pourquoi as-tu douté? (Matthieu 14, 31)

D’où vient ce terme « gens de peu de foi »?

Jésus n’a dit traité ses apôtres de « gens de peu de foi » que très peu dans les Evangiles.

La foi « אֱמוּנָה » en hébreu (Exode 17, 12) vient du mot « אָמֵן », un mot hébreu très célèbre « Amen » qui veut dire « fidélité, confiance, vérité ».

De plus, ce mot veut dire aussi « éduquer, entraîner ».

וַיְהִי אֹמֵן אֶת־הֲדַסָּה, הִיא אֶסְתֵּר בַּת־דֹּדוֹ (אסתר ב’, ז’)

Il élevait Hadassa, autrement dit Esther, fille de son oncle (Esther 2, 7)

Ce n’est donc pas un état d’âme, mais c’est la confiance que nous mettons en l’Eternel qui grandit et se renforce avec l’étude et la recherche.

Les disciples, des « gens de peu de foi »?

Les disciples de Jésus le suivent, mais leur foi laisse à désirer, car elle n’égale pas celle, simple et directe, de Jésus ni des Patriarches. Cela se remarque par leur difficulté à saisir les propos de Jésus.

Les disciples raisonnaient entre eux, et disaient: C’est parce que nous n’avons pas de pains. Jésus, l’ayant connu, leur dit: Pourquoi raisonnez-vous sur ce que vous n’avez pas de pains? Etes-vous encore sans intelligence, et ne comprenez-vous pas? Avez-vous le cœur endurci? Ayant des yeux, ne voyez-vous pas? Ayant des oreilles, n’entendez-vous pas? Et n’avez-vous point de mémoire? (Marc 8, 16-18)

A première vue, il semble qu’ils ne possèdent pas les clefs de l’interprétation biblique que possède Jésus, à savoir une bonne connaissance de la Bible et de son interprétation midrashique, pour pouvoir comprendre ses commentaires, ses paraboles et ses kavanot, ses intentions.

Rabbi Eliezer le Grand, lui, précise que les « gens de peu de foi » ne font pas confiance en l’avenir et s’inquiètent le jour même pour le lendemain.

« רַבִּי אֱלִיעֶזֶר הַגָּדוֹל אוֹמֵר: כָּל מִי שֶׁיֵּשׁ לוֹ פַּת בְּסַלּוֹ וְאוֹמֵר ״מָה אוֹכַל לְמָחָר״ — אֵינוֹ אֶלָּא מִקְּטַנֵּי אֲמָנָה. » (תלמוד בבלי, סוטה, מ »ח, ב’).

« Rabbi Eliezer HaGadol dit: ‘Celui qui a un bout de pain dans son panier et dit: ;Que mangerai-je demain’? – n’est qu’une personne de peu de foi. » (Talmud de Babylone, Sota, 48 b)

Jésus ne dit d’ailleurs pas autre chose:

« Ne vous inquiétez donc pas du lendemain; car le lendemain aura soin de lui-même. A chaque jour suffit sa peine. » (Matthieu 6, 34)

Jésus et les "gens de peu de foi"

Jésus et les « gens de peu de foi »

Pourquoi en avoir peur?

Ce n’est pas une question de peur. On n’a pas peur des gens de peu de foi. L’expression vise ceux qui suivent Jésus mais n’ont pas de foi assez grande pour soulever des montagnes.

Comme il est dit:

Jésus leur répondit: Je vous le dis en vérité, si vous aviez de la foi et que vous ne doutiez point, non seulement vous feriez ce qui a été fait à ce figuier, mais quand vous diriez à cette montagne: Ote-toi de là et jette-toi dans la mer, cela se ferait. (Matthieu 21, 21)

Ceux-là qui croient, mais n’approfondissent pas leur foi, ni ne cherchent à aller plus loin pour accomplir vraiment les volontés de leur Père qui est aux cieux, l’Eternel, alors, ils risquent d’être dangereux, d’être de « mauvais bergers » en interprétant mal ou plutôt à leur avantage (comme des dirigeants spirituels qui assoient leur pouvoir par la crédulité des gens qui les suivent). Jésus n’a traité que les apôtres de « gens de peu de foi », les autres bénéficiant de leur ignorance, mais pourtant Jésus les appelle à chercher pour comprendre, pour accomplir la parole de leurs pères:

כֹּל אֲשֶׁר־דִּבֶּר ה’, נַעֲשֶׂה וְנִשְׁמָע (שמות כ »ד, ז’)

Tout ce qu’a dit l’Éternel, nous le ferons et nous le comprendrons. (Exode 24, 7)

La foi sans les racines, sans la compréhension est destinée à s’éteindre progressivement. C’est en ravivant la flamme de la spiritualité par l’étude et la recherche que la fidélité à la Parole sera grande et forte.

 La foi et Jésus, généré by IA, Photo by ImágenesIAcristianas

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