Jacques, frère de Jésus et Naziréen

L’une des questions récurrentes à propos de Jésus est: avait-il des frères et des sœurs? Dans la tradition chrétienne, il était le fils unique de sa mère Myriam, mais Joseph avait des enfants d’un précédent mariage. Qu’en est-il exactement, d’après les textes que nous possédons? Prenons par exemple le cas de Jacques le Juste, Naziréen.

Faisons la connaissance de Jacques le Naziréen

D’entre tous les frères, prenons Jacques le Jeune, appelé aussi Ya’akov haTsadik (יַעֲקֹב הַצַּדִּיק) ou Jacob le Juste qui était Naziréen. Les Juifs de son époque reconnaissent naturellement cette fraternité de chair et de sang. Ils le citent au même titre que Joseph, Simon et Jude (Matthieu 13, 55).

[Jésus] « N’est-ce pas le charpentier, le fils de Marie, le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon? Et ses sœurs ne sont-elles pas ici parmi nous? » (Marc 6, 3)

Paul lui-même l’appelle le « frère du Seigneur » (Galates 1, 19).

Jaques, un naziréen ou nazaréen

Eusèbe décrit Jacques (Yaacov) comme un Nazir (absthème) et un Cohen (prêtre):

Il fut saint dès le ventre de sa mère. Il ne but ni vin ni boisson forte, et il ne mangea point de viande; nul rasoir ne passa sur sa tête; il ne s’oignit pas avec de l’huile, et n’alla pas aux bains. Il lui était à lui seul permis d’entrer dans le sanctuaire, car il ne se vêtait pas de laine mais de lin, et il avait coutume d’entrer seul dans le temple où on le trouvait s’agenouillant et priant pour le pardon du peuple, de telle manière que ses genoux étaient devenus cagneux comme ceux d’un chameau à cause de son incessante adoration de Dieu, de ses génuflexions et de ses prières de demande de pardon pour le peuple. Donc à cause de sa droiture exagérée, on l’appelait le Juste et Oblias, ce qui veut dire en grec, ‘rempart du peuple et de droiture’ (Eusebius, «Ecclesiastical History», II, xxiii, 4-7, p. 171)

Plus vraisemblablement, Ωβλιας (Oblias) peut être une déformation de Ωβδιας (Obdias) ou Ovadiah, « serviteur de l’Eternel ».

Jacques, le nazir

La source biblique établit une étroite relation entre Naziréat (‘consécration à l’Eternel’) (Nombres 6, 1-21) et Prêtrise. Comment? Tout simplement, le Naziréen fait vœu de ne point tailler ses cheveux, de s’abstenir de consommer totalement de tout produit d’origine vinicole (vin, vinaigre, raisin, pépins et enveloppe des raisins) et de s’écarter de tout contact avec la mort afin d’éviter toute impureté rituelle susceptible de l’atteindre. Il est alors égal au Grand Prêtre (Lévitique 21, 10-11; Mishna 7, a), car les injonctions divines (mitsvoth) sont semblables pour les deux fonctions.

Le nazir dans la Bible

Le TaNa’Kh (Bible) parle de trois nazirs: Joseph, Samuel et Samson. Le Naziréat est celui qui se sépare (מִתְנַזֵּר) d’entre ses frères (de par son naziréat) ou reçoit la couronne (נֵזֶר) d’entre ses frères. Le terme ‘nezer’  (נֵזֶר) signifie aussi bien ‘séparation’ que ‘couronne, diadème’. Samuel et Samson, tous deux nazirs de naissance, à la différence de Joseph, trouvent leur force spirituelle dans cette séparation (הִתְנַזְּרוּת) qui les prépare à leur mission de sauver Israël par le droit et la justice. Ils sont les seuls personnages de Bible à cumuler à la fois le statut de naziréat et de juges en Israël.

Jacques, premier chef de la communauté judéo-chrétienne de Jérusalem

Jacques, après la crucifixion de Jésus, accède au rang de premier chef de la communauté judéo-chrétienne de Jérusalem. Il devient de fait le premier évêque de Jérusalem.

Icône de Jacques le Juste, Naziréen et premier chef de la communauté judéo-chrétienne de Jérusalem (Wikimedia Commons)
Icône de Jacques le Juste, Naziréen et premier chef de la communauté judéo-chrétienne de Jérusalem (Wikimedia Commons)
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